Heureux qui, comme mon chien, a fait un beau voyage,
et comme nous qui avons la raison,
il est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses proches humains le reste de son âge !
Quand retrouverai-je, hélas, de mon patron
les jeux, les câlins, et en quelle saison
Reverrai-je les gens de ma chaude maison,
Qui m'est si chère, et beaucoup davantage ?
Plus ne me plaît la distance qu'ont crée mes patrons
Que des humains vilains les durs bâtons,
Plus que le bâton dur me plaît l'affection fine :
Plus mon jeune patron, que les tristesses de l'asile,
Plus mon petit copain, que le triste domicile,
Et plus que la prison, la doulceur Livournine.
Comme Frodo Baggins
Heureux qui, comme Frodo Baggins a fait un beau voyage
Ou comme celui-là qui conquit la bague,
Et puis est retourné après avoir battu Sauron,
Vivre à la Comté le reste de ses ères !
Quand reverrai-je, hélas, de ma putride cabane
Fumer les pétards, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de mes cochons sales,
Qui m'est disgrâce, et de bien pire !
Plus en aventureux, vivre que Facebook,
Plus en lecteur heureux, lire que l’e-book
Et plus que les iPhone, la douceur de l’homme
Plus me plaît rester attaché aux arbres
Que rester dans mes chambres
Plus que un lit doux me plaît le bois.
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