i. Semaine du 15/02 au 21/02/2021 "Autoportrait aux yeux hagards", Rembrandt

  • REMBRANDT (Leyde, vers 1606 - Amsterdam, 1669)

    Autoportrait  aux yeux hagards 1630

    Eau-forte et burin

    Rembrandt van Rijn, l'un des plus importants peintres de l'École hollandaise du XVIIe siècle, a réalisé plusieurs centaines de tableaux, gravures et dessins, en utilisant et en perfectionnant la technique du clair-obscur inspirée du Caravage.

    Connu pour la matérialité de sa peinture et son style rugueux, le maître flamand montre, dans des scènes intenses et vivantes, la compassion et l'humanité, à travers ses personnages, parfois indigents ou usés par l'âge.  

    L’autoportrait tient une place majeure dans son œuvre: cinquante tableaux, trente et une eaux-fortes et six dessins.

    Coiffé d’un béret, d’une toque ou d’un turban, Rembrandt apparaît en prince, en mendiant, en apôtre ou en soldat. Tout au long de sa vie, il interroge son miroir, pour tenter de trouver la justesse d’expressions ou de sentiments. Cette monomanie lui permet aussi de se faire connaître davantage, de "se vendre" ou d'affirmer le prestige de sa profession.

    Le génie de la peinture baroque a cherché à fixer les traits de son visage, en n’hésitant pas à se caricaturer, très jeune, dans son célèbre Autoportrait aux yeux hagards, signé en 1630, à l’âge de 24 ans. 

    L'estampe s'intitule aussi Autoportrait aux yeux écarquillés et Rembrandt au bonnet la bouche ouverte, les yeux et la bouche attirant particulièrement l'attention. Rembrandt réalise un gros plan sur son visage qui occupe presque tout l'espace, déborde même du cadre, surgissant devant le spectateur. L'expression de stupeur, d'étonnement feint peut-être, ou de moquerie, est saisissante. Elle est accentuée par la torsion et le rejet de la tête en arrière. De plus, la position en diagonale et l'éclairage dirigé de haut en bas en diagonale également contribuent encore à dynamiser l'ensemble.
    Cette étude d'expression devant le miroir est, comme Rembrandt à la bouche ouverte , davantage expérimentale que les autoportraits des débuts. L'artiste s'en inspira pour exécuter la tête du personnage effrayé dans La Résurrection de Lazare, vers 1632.