initiation à la pièce

  • Personnages
    ARNOLPHE, autrement MONSIEUR DE LA SOUCHE.
    AGNÈS, jeune fille innocente élevée par Arnolphe.
    HORACE, amant d’Agnès.
    ALAIN, paysan, valet d’Arnolphe.
    GEORGETTE, paysanne, servante d’Arnolphe.
    CHRYSALDE, ami d’Arnolphe.
    ENRIQUE, beau-frère de Chrysalde.
    ORONTE, père d’Horace et grand ami d’Arnolphe.
    UN NOTAIRE

    La scène est dans une place de ville.

    Quelques suggestions de lecture :

    AVANT DE LIRE

    Essayez d'associer la liste des personnages de la pièce avec l'image ci-dessous :

    L'Avare Et Autres Pieces, "Cideb – Black Cat Publishing", 2016

    2

     

    L'Avare Et Autres Pieces, "Cideb – Black Cat Publishing", 2016

     

    3. Regardez la vidéo et complétez le tableau ci-dessous avec les bons noms des personnages sous chacune des photos

    source : https://enseignants.lumni.fr/parcours/1018/vive-moliere.html?fbclid=IwAR1R-gXAAv4cIqO5FWqEMAjkRu38jdM78V9YmOPO-mkIoCcapF7whrvZWpk

    téléchargez la fiche élève : 

    Zanneio exercice portraits personnages.pdf

    LECTURE D'EXTRAITS

    1. Faire lire la 1e scène de l'ACTE I  (texte bilingue)

    QUESTIONS sur ce texte  (posées à mes élèves de 4e, 13 ans)

    1. Regardez encore  la liste des personnages de la pièce. Parmi ces neuf personnes, il y a combien de femmes et combien d'hommes ?  Lesquels de ces personnages participent à cette première scène ?
    2. Qu'est-ce que Arnolphe a l'intention de faire le lendemain ?
    3. Expliquez la phrase d’Arnolphe : "Épouser une sotte est pour n’être point sot". Quelle est la peur obsessionnelle d' Arnolphe ? De quelle façon il compte se protéger de cette menace ?
    4. D'après le passage suivant,quelle est l'épouse idéale selon Arnolphe ?

    ARNOLPHE

    Je crois, en bon chrétien, votre moitié fort sage ;

    Mais une femme habile est un mauvais présage ; […]

    Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut  […]

    Je veux …

    En un mot qu’elle soit d’une ignorance extrême :

    Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,

    De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer.

    CHRYSALDE

    Une femme stupide est donc votre marotte ?

    ARNOLPHE

    Tant, que j’aimerais mieux une laide bien sotte,

    Qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit.

    5. VERS 74-120 : cherchez tous les  mots ou expressions du texte qui, selon Arnolphe, caractérisent une femme.

    6. Classez les mots que vous avez trouvés dans un tableau à 2 listes : a. L’épouse idéale                b. L’épouse «mauvais présage».

    7. Selon Arnolphe, quel est le but de l'éducation des femmes ? Cherchez dans le texte la phrase qui le résume.

    8. Racontez en quelques mots comment Arnolphe a élevé sa protégée, selon le passage des vers 123-150.

    9. Suivant le passage des vers 158-164, Arnolphe a effectivement réussi à élever Agnès «selon sa politique» ?

    10. L'école des femmes : comment interprétez-vous le titre de la pièce ?

     

    2. Faire visionner encore une fois la vidéo et demander aux élèves de deviner l'intrigue de la pièce

    3. Regardez encore la vidéo et associez chaque extrait avec la bonne photo du tableau de l’exercice  3 (Avant de lire).

    Extrait 1-photo …                                

    Extrait 2-

    photo …                 

    Extrait 3-

    photo …                            

    Extrait 4-

    photo …                              

    Extrait 5

    -photo …                               

     

    EXTRAIT No 1

    Acte deuxième, Scène V                    

    Arnolphe, Agnès.

    ARNOLPHE

    Quelle nouvelle ?

    AGNÈS

    Le petit chat est mort.

    EXTRAIT No 2

    Acte premier, Scène I                  

    Chrysalde, Arnolphe.

    ARNOLPHE

    Un air doux et posé, parmi d’autres enfants,

    M’inspira de l’amour pour elle dès quatre ans :

    Sa mère se trouvant de pauvreté pressée,

    De la lui demander il me vint la pensée ;

    Et la bonne paysanne, apprenant mon désir,

    À s’ôter cette charge eut beaucoup de plaisir.

    Dans un petit couvent, loin de toute pratique,

    Je la fis élever selon ma politique ;

    C’est-à-dire ordonnant quels soins on emploierait

    Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait.

    Dieu merci, le succès a suivi mon attente ;

    Et grande, je l’ai vue à tel point innocente,

    Que j’ai béni le ciel d’avoir trouvé mon fait,

    Pour me faire une femme au gré de mon souhait. 

    EXTRAIT No3

    Acte premier,Scène IV                 

    Horace, Arnolphe.

    ARNOLPHE

    Horace.

    HORACE

    Arnolphe.

    ARNOLPHE

    Ah ! joie extrême !

    .....................................

    HORACE

    Je vous avouerai donc avec pleine franchise

    Qu’ici d’une beauté mon âme s’est éprise.

    Mes petits soins d’abord ont eu tant de succès,

    Que je me suis chez elle ouvert un doux accès ;

    Et, sans trop me vanter, ni lui faire une injure,

    Mes affaires y sont en fort bonne posture.

    ARNOLPHE, riant.

    Et c’est ?…

    HORACE, lui montrant le logis d’Agnès.

    Un jeune objet qui loge en ce logis,

    Dont vous voyez d’ici que les murs sont rougis :

    Simple, à la vérité, par l’erreur sans seconde

    D’un homme qui la cache au commerce du monde ;

    Mais qui, dans l’ignorance où l’on veut l’asservir,

    Fait briller des attraits capables de ravir ;

    Un air tout engageant, je ne sais quoi de tendre

    Dont il n’est point de coeur qui se puisse défendre.

    Mais, peut-être, il n’est pas que vous n’ayez bien vu

    Ce jeune astre d’amour, de tant d’attraits pourvu :

    C’est Agnès qu’on l’appelle.

    ARNOLPHE, à part.

    Ah ! je crève !

    HORACE

    Pour l’homme,

    C’est, je crois, de la Zousse, ou Souche, qu’on le nomme ;

    Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom :

    Riche, à ce qu’on m’a dit, mais des plus sensés, non ;

    Et l’on m’en a parlé comme d’un ridicule.

    Le connaissez-vous point ?

    ARNOLPHE, à part.

    La fâcheuse pilule !

    HORACE

    Eh ! vous ne dites mot ?

    ARNOLPHE

    Eh ! oui, je le connois.

    HORACE

    C’est un fou, n’est-ce pas ?

    ARNOLPHE

    Eh…

    EXTRAIT No 4

    Acte deuxième

    Scène V

    Arnolphe, Agnès.

    ………………………………………

    AGNÈS

    N’est-ce plus un péché lorsque l’on se marie ?

    ARNOLPHE

    Non.

    AGNÈS

    Mariez-moi donc promptement, je vous prie.

    ARNOLPHE

    Si vous le souhaitez, je le souhaite aussi ;

    Et pour vous marier on me revoit ici.

    AGNÈS

    Est-il possible ?

    ARNOLPHE

    Oui.

    AGNÈS

    Que vous me ferez aise !

    ARNOLPHE

    Oui, je ne doute point que l’hymen ne vous plaise.

    AGNÈS

    Vous nous voulez, nous deux…

    ARNOLPHE

    Rien de plus assuré.

    AGNÈS

    Que, si cela se fait, je vous caresserai !

    ARNOLPHE

    Eh ! la chose sera de ma part réciproque.

    AGNÈS

    Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque.

    Parlez-vous tout de bon ?

    ARNOLPHE

    Oui, vous le pourrez voir.

    AGNÈS

    Nous serons mariés ?

    ARNOLPHE

    Oui.

    AGNÈS

    Mais quand ?

    ARNOLPHE

    Dès ce soir.

    AGNÈS, riant.

    Dès ce soir ?

    ARNOLPHE

    Dès ce soir. Cela vous fait donc rire ?

    AGNÈS

    Oui.

    ARNOLPHE

    Vous voir bien contente est ce que je désire.

    AGNÈS

    Hélas ! que je vous ai grande obligation,

    Et qu’avec lui j’aurai de satisfaction

    ARNOLPHE

    Avec qui ?

    AGNÈS

    Avec… Là…

    ARNOLPHE

    Là… Là n’est pas mon compte.

    À choisir un mari vous êtes un peu prompte.

    C’est un autre, en un mot, que je vous tiens tout prêt.

    Et quant au monsieur là, je prétends, s’il vous plaît,

    Dût le mettre au tombeau le mal dont il vous berce,

    Qu’avec lui désormais vous rompiez tout commerce ;

    Que, venant au logis, pour votre compliment,

    Vous lui fermiez au nez la porte honnêtement ;

    Et lui jetant, s’il heurte, un grès par la fenêtre,

    L’obligiez tout de bon à ne plus y paraître.

    M’entendez-vous, Agnès ? Moi, caché dans un coin,

    De votre procédé je serai le témoin.

    AGNÈS

    Las ! il est si bien fait ! C’est…

    ARNOLPHE

    Ah ! que de langage !

    AGNÈS

    Je n’aurai pas le coeur…

    ARNOLPHE

    Point de bruit davantage.

    Montez là-haut.

    AGNÈS

    Mais quoi ! voulez-vous…

    ARNOLPHE

    C’est assez.

    Je suis maître, je parle ; allez, obéissez.

    EXTRAIT No 5

    Acte troisième

    Scène V

    ARNOLPHE, seul.

    ……………………………………………

    J’enrage de trouver cette place usurpée,

    Et j’enrage de voir ma prudence trompée.

    Je sais que, pour punir son amour libertin,

    Je n’ai qu’à laisser faire à son mauvais destin,

    Que je serai vengé d’elle par elle-même :

    Mais il est bien fâcheux de perdre ce qu’on aime.

    Ciel ! puisque pour un choix j’ai tant philosophé,

    Faut-il de ses appas m’être si fort coiffé !

    Elle n’a ni parents, ni support, ni richesse ;

    Elle trahit mes soins, mes bontés, ma tendresse :

    Et cependant je l’aime, après ce lâche tour,

    Jusqu’à ne me pouvoir passer de cet amour.

    Sot, n’as-tu point de honte ? Ah ! je crève, j’enrage,

    Et je souffletterais mille fois mon visage.

    4. Au fur et à mesure de l'analyse des extraits ci-dessus, révéler peu à peu aux élèves l'intrigue de la pièce (voir https://fr.vikidia.org/wiki/L%27%C3%89cole_des_femmes ) et puis leur proposer la lecture de la scène des maximes du mariage (Acte III, scène II)

    Dans cette scène, Arnolphe est content : Agnès a suivi son conseil et a jeté une pierre à Horace lorsque celui-ci  est venu lui rendre à nouveau visite. Il veut maintenant expliquer à Agnès ce que sigifie le mariage. Il lui fait lire à haute voix les Maximes du mariage.

    source photo : 1622-2022-Quoi de neuf? Molière! , Figaro Hors-Série

    image 1 Le Contrat de mariage, Abraham Bosse, 1633  (Paris, Musée du Louvre). 

    image 2. Arnolphe et Agnès, L’École des femmes, Théâtre de l’Odéon, 2008.

     

    QUESTIONS

    a. Selon Arnolphe (voir vers 675-712), que signifie le mariage pour une femme ? Quelles sont les obligations d'une femme mariée envers son mari ?

    b. Que se passera-t-il si une femme n’est pas à la hauteur de son rôle d’épouse ? (voir vers 719 et suivants)

    (Molière se moque des préjugés misogynes du protagoniste et met en question le modèle patriarcal de domination. Agnès, l';ignorante, tombe amoureuse et s'émancipe.)

    source https://theatrelesalmanazar.fr/wp-content/uploads/2017/07/Dossier-p%C3%A9dagogique-L%C3%A9cole-des-femmes.pdf

    CONCLUSION relative à la thématique de notre projet

    C'est la première fois qu'une comédie pose le problème de l'éducation des femmes.

    Un homme a tout pouvoir sur une jeune fille et la retient prisonnière pour la forcer à l’épouser alors qu’elle en aime un autre. Il est bien ici question de cette terrible domination que des hommes exercent sur des femmes, et des stratégies qu’inventent les femmes pour échapper aux violences qui sont exercées sur elles. La piece nous présente un tableau de  la place des femmes dans la société du xviie  siècle, des limites qui leur sont imposées, mais aussi de leur manière de lutter pour déjouer les stratégies d’enfermement dont elles sont l’objet.  (phrases extraites de https://www.reseau-canope.fr/edutheque-theatre-en-acte/fileadmin/user_upload/outilbac/femmes_moliere/femmes_moliere_pdf_integral_3.pdf)

    Au terme de cette lecture (qui n'épuise nullement les sens multiples de la pièce) , on propose aux élèves d'en réactualiser l'intrigue : passer à l'activité de la page 3. Réinventer Molière : Choix du scénario de notre pièce