(approche interdisciplinaire)
par Eleni Votsi, Collège Expérimental Zanneio
Le Pirée, le 18 octobre 2017
Pendant le cours d'Histoire médiévale et moderne, lecture et activités de réécriture d'une courte scène comique, extraite des Poèmes prodromiques (XVIIe siècle)
Pendant le cours de grec ancien, les élèves de la section B3 du Pirée ont abordé une comédie d’ Aristophane avec ma collègue Valina Diamanti et composé leurs propres dialogues. Ce fut pour moi un point de départ pour continuer pendant mon cours d'Histoire byzantine et moderne en proposant aux élèves des extraits des Poèmes Prodromiques de l'époque byzantine. C’est ainsi qu’on appelle quatre poèmes satiriques attribués à Théodore Prodromos, écrivain byzantin du XIIe siècle.
Dans un premier temps, on a mis l’accent sur un des poèmes où le narrateur est un pauvre savant maudissant les conseils de son père de s’éduquer pour devenir riche. Il compare notamment sa faim et sa pauvreté à la vie comblée des manouvriers qui ne s’occupent pas de professions spirituelles.
Les élèves ont ensuite travaillé en groupes ou individuellement pour composer des dialogues et des récits qui se déroulent à notre époque où des parents exhortent leurs enfants à faire des études. Malgré cela les jeunes diplômés sont au chômage en Grèce moderne de la crise économique et obligés de fuir à l’étranger pour trouver du travail. Ainsi, les élèves ont créé des ponts entre le présent et le passé historique en explorant les problèmes sociaux à travers la satire de la réalité sociale contemporaine. Ils ont par la suite fait des activités de dramatisation sur les dialogues ainsi rédigés. Enfin, publication, des productions sur la page "Activités de réécriture" du TSC https://twinspace.etwinning.net/46074/pages/page/277657.
Lorsque j'étais petit, mon vieux père me disait : « Mon enfant, apprends les lettres autant que tu pourras. Tu vois bien un tel, mon enfant? Il allait à pied, et maintenant il possède un cheval à deux pectoraux et se promène sur un mulet gras. Lorsqu'il étudiait, il n'avait pas de chaussures, et maintenant, tu le vois, il porte des souliers à longue pointe. Lorsqu'il étudiait, il ne se peignait jamais, et aujourd'hui c'est un beau cavalier à la chevelure bien soignée. Lorsqu'il étudiait, jamais il ne vit la porte d'un bain, et maintenant il se baigne trois fois la semaine. Son sein était plein de poux gros comme des amandes, et maintenant il est rempli de pièces d'or à l'effigie de Manuel. Suis donc les conseils de ton vieux père et consacre-toi tout entier à l'étude des lettres. »
Et j'appris les lettres avec beaucoup de peine ; mais, depuis que je suis un simple ouvrier en littérature, je désire et le pain et la mie du pain. J'insulte la littérature, je dis avec larmes : « O Christ, maudites soient les lettres et maudit celui qui les cultive ! Maudits le temps et le jour où l'on m'envoya à l'école pour apprendre les lettres et tâcher d'en vivre ! »
[…]J'ai pour voisin un savetier, une sorte de pseudo-cordonnier; c'est un amateur de bons morceaux, un joyeux viveur. […]
Quand on a servi, il se lave et s'assied. Malédiction! Lorsque je me retourne, Sire, et que je le vois assis devant ces victuailles, cela me met la salive en mouvement et elle coule comme un ruisseau. Quant à lui, il s'emplit la bouche et bâfre ce qu'on lui a cuisiné. Moi, je vas et viens, comptant les pieds de mes vers; lui, il boit son saoul de doux vin dans un grand gobelet. Moi, je cherche l'ïambe, je cherche le spondée, je cherche le pyrrhique et les autres mètres. Mais à quoi me servent ces mètres, lorsque la faim me consume?
Extraits des POÈMES de THÉODORE PRODROMOS,, Œuvre numérisée par Marc Szwajcer
http://remacle.org/bloodwolf/poetes/prodromos/poemes.htm
Activités de réécriture d'une scène comique : Nos productions
Monologue humoristique sur la société grecque moderne du chômage et de la crise économique, inspiré des Poèmes prodromiques de l'époque byzantine.
Pavlos Politis, Michalis Ploumitsakos (B3 – Cours d’Histoire de Eleni Votsi)
Monologue d’un jeune :
Quand j'étais petit, je passais mon temps assis sur mon lit à regarder des vidéos sur Internet. Mes parents m’agaçaient pour me faire travailler, mais ma passion à moi c’était de chanter. Ma chanson préférée était "Sorry" de Justin Bieber. Mon père n'était pas du même avis parce qu'il aimait les chansons grecques populaires. C'est pourquoi alors que j'écoutais de la musique pop étrangère, lui, il dansait le syrtaki. De plus, il voulait que je fasse des études de philosophie à l'Université d'Athènes, contrairement à ma mère, qui, elle, préférait que je devienne médecin. Moi, je voulais être chanteur et monter sur les pistes pour chanter «The sorry of my life…oh, oh…» de One Direction. Finalement, j'ai étudié l'archéologie à l’Université de Patras parce que j'ai suivi le conseil de ma grand-mère. Comme je n'ai pas encore trouvé de travail en tant qu'archéologue, je suis actuellement employé chez un vendeur de fruits et de légumes sur le marché du samedi à Keratsini. C'est le seul travail que j'ai jamais fait. Mes parents m'ont déshérité. Maintenant, le soir, assis seul sur mon lit avec Teddy l'ours, je pleure!
Χιουμοριστικός μονόλογος στη σύγχρονη ελληνική κοινωνία της ανεργίας και της οικονομικής κρίσης εμπνευσμένος από τα Πτωχοπροδρομικά της Βυζαντινής εποχής.
Παύλος Πολίτης, Μιχάλης Πλουμιτσάκος (Β3 – Ιστορία, Ελένη Βότση)
Όταν ήμουν μικρός καθόμουν στο κρεβάτι μου και έβλεπα βίντεο στο διαδίκτυο. Οι γονείς μου με έπρηζαν να διαβάσω, μα εμένα το πάθος μου ήταν να τραγουδάω. Το αγαπημένο μου τραγούδι ήταν το «Sorry» του Justin Bieber. Ο πατέρας μου δεν είχε την ίδια γνώμη, γιατί του άρεσαν τα κλασικά ελληνικά τραγούδια. Γι’ αυτό όταν εγώ άκουγα ξένη ποπ μουσική εκείνος χόρευε συρτάκι. Εκτός αυτού, εκείνος ήθελε να σπουδάσω φιλοσοφία στο Πανεπιστήμιο της Αθήνας, σε αντίθεση με τη μάνα μου, η οποία ήθελε να γίνω γιατρός. Εγώ ήθελα να γίνω τραγουδιστής και να ανεβαίνω στις πίστες και να τραγουδάω «The sorry of my life…oh, oh…» των Οne Direction. Τελικά εγώ σπούδασα αρχαιολογία στην Πάτρα, γιατί άκουσα αυτό που μου είπε η γιαγιά μου. Αλλά δεν έχω βρει ακόμα δουλειά ως αρχαιολόγος, αλλά είμαι βοηθός σε έναν μανάβη στη λαϊκή κάθε Σάββατο στο Κερατσίνι. Είναι η μοναδική δουλειά που έχω κάνει ποτέ. Οι γονείς μου με έχουν αποκληρώσει από γιο τους και εγώ κάθε βράδυ κάθομαι και κλαίω μόνος μου στο κρεβάτι μου μαζί με τον Teddy τον αρκούδο!
Deux dialogues humoristiques sur la société grecque moderne du chômage et de la crise économique, inspiré des Poèmes prodromiques de l'époque byzantine.
Dialogue 1 Néféli Pavlopoulou (classe B3 – cours d’Histoire)
LE PÈRE : Mon enfant, qu'est ce que c'est que ce bruit ? Tu n’étudies pas tes poèmes?
LE FILS : Si, mon père. C’est mon ventre qui bat sur le rythme iambique.
LE PÈRE : Allons, mon fils, ne sois pas si glouton ! Ton esprit a plus faim encore !
LE FILS : Je ne sais pas pour mon esprit, mais mon estomac est vide. Quand je sens les odeurs appétissantes des mets à l’ail préparés par le cordonnier d’en face, j’ai envie de m’emparer du livre d’Homère et l'avaler d’un seul coup!
LE PÈRE : Hélas ! mon garçon, tu n'iras pas très loin avec cet état d'esprit !
LE FILS : Maudites soient les études, mon père ! Elles me font une belle jambe ! Pourrais-je les faire bouillir pour me rassasier !
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- Νεφέλη Παυλοπούλου (Β3 – Ιστορία)
- Παιδί μου, τι θόρυβος είναι αυτός; Δεν μελετάς τα ποιήματά σου;
-Διαβάζω πατέρα αλλά η κοιλιά μου είναι αυτή που βαράει σε ιαμβικό ρυθμό.
- Έλα, μην γίνεσαι κοιλιόδουλος. Το πνεύμα σου πεινάει πιο πολύ!
-Δεν ξέρω για το πνεύμα μου, το στομάχι μου όμως, είναι άδειο και όσο μου έρχονται οι μυρωδιές από τα σκορδάτα φαγητά του τσαγκάρη απέναντι, μου ’ρχεται να πάρω τον Όμηρο και να τον καταπιώ μεμιάς!
-Αμάν βρε αγόρι μου, πώς θα προοδεύσεις με τέτοιο μυαλό;
-Ανάθεμα τα γράμματα, βρε πατέρα, να τη βράσω τη μόρφωση μπας και βγάλει ζουμί και χορτάσω!
Dialogue 2 Philippou Savvas, Poutselas Michalis, Chatzipanagiotou Giorgos, Papadopoulos Yannis (B3 – cours d’Histoire, Eleni Votsi)
Je me souviens que quand j'étais petit, mon père me disait de faire mes devoirs, d'acquérir des connaissances et de trouver un travail. Mais, moi, je ne l'ai pas écouté et je lui répondais «... plus tard ...plus tard… ».
LE FILS : Papa, je n’ai pas envie de faire mes devoirs ...
LE PAPA : On va te faire adopter par une famille de gitans, alors!
LA MAMAN : Et tu deviendras mendiant!
LE PAPA : Prends comme exemple ton père, homme sage et raisonnable !
LE FILS : Bon, je vais travailler dans ma chambre, mais faites un peu de silence ....
Cinq minutes plus tard ..........
LE FILS : J'ai terminé!
LE PAPA : Déjà ? Tu te moques de moi ? Hein ???
LE FILS : Mais on n'avait pas beaucoup de choses à faire ...
LE PAPA : Allons, viens pour que je t’examine !
C’est ainsi que j'ai fini par étudier toute la journée! Malgré tout, je suis actuellement au chômage. Ma conclusion c’est que quoi qu’on en fasse, on est condamné à l'échec !
Χιουμοριστικός διάλογος στη σύγχρονη ελληνική κοινωνία της ανεργίας και της οικονομικής κρίσης εμπνευσμένος από τα Πτωχοπροδρομικά της Βυζαντινής εποχής.
Φιλίππου Σάββας, Πουτσελάς Μιχάλης, Χατζηπαναγιώτου Γιώργος, Παπαδόπουλος Γιάννης (Β3 – Ιστορία)
Όταν ήμουν μικρός θυμάμαι όταν ο πατέρας μου, μού έλεγε να διαβάζω, για να αποκτήσω γνώσεις και να βρω δουλειά, αλλά εγώ δεν το άκουγα και του έλεγα μετά….μετά…..
Γιος: Μπαμπά βαριέμαι να διαβάσω…
Μπαμπάς: Θα σε δώσουμε στους γύφτους!
Μαμά: Και θα καταντήσεις ζητιάνος!
Μπαμπάς: Πάρε παράδειγμα από τον πατέρα σου, έναν σοφό και μυαλωμένο άνθρωπο!
Γιος: Καλά, θα πάω να διαβάσω αλλά κάντε ησυχία….
Ύστερα από πέντε λεπτά……….
Γιος: Τελείωσα!
Μπαμπάς: Πότε πρόλαβες; Με κοροϊδεύεις; Εεε;;;;
Γιος: Μα δεν είχαμε πολλά…
Μπαμπάς: Πάμε να σε ελέγξω!
Κι έτσι κατέληγα να διαβάζω όλη μέρα! Τελικά, άνεργος έμεινα. Το συμπέρασμά μου είναι πως ό,τι και να κάνεις είσαι καταδικασμένος!