Le printemps des poètes : hommage à l'Afrique

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    Femme noire

     

    Femme nue, femme noire
    Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
    J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
    Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
    Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
    Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle

    Femme nue, femme obscure
    Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
    Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
    Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
    Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

    Femme noire, femme obscure
    Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
    Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.

    Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire

    A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

    Femme nue, femme noire
    Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
    Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

    Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre

     

    Léopold Sédar Senghor 1906-2001

     Léopold Sédar Senghor est né le 9 octobre 1906 à Joal, au Sénégal (Afrique de l’ouest). Il passe son enfance dans un village de brousse et grandit parmi les petits paysans. Envoyé à « l’école des Blancs » (1913), il est un excellent élève. En 1928, il arrive à Paris pour faire ses études supérieures. Etudiant, il se lie d’amitié avec deux jeunes poètes noirs, Aimé Césaire et L.G. Damas, et lance, avec eux, le mouvement de la Négritude. Leur objectif : faire reconnaître l’originalité et la richesse des cultures noires (les arts mais aussi les façons de vivre des Négro-Africains). En effet, selon eux, c’est en respectant la diversité de toutes les cultures qu’un monde de paix et de fraternité verra le jour : « la civilisation de l’Universel. ». Premier agrégé africain de grammaire, Léopold Sédar Senghor est nommé professeur (Tours, Saint-Maur-les-Fossés). Fait prisonnier en 1940 et libéré en 1942, il commence à écrire ses poèmes. Son premier recueil est Chants d’ombre. Les six recueils publiés de 1945 à 1979 seront regroupés en 1990 sous le titre Œuvre poétique. La poésie est pour lui une activité essentielle : elle exprime sa personnalité et ses engagements mais aussi les profondeurs de « l’âme noire », elle soumet la langue française au « rythme nègre » et réalise ainsi un mélange original, exemple de ce « métissage culturel » qui donnera, selon lui, son sens au monde de demain. L.S. Senghor est également un homme politique. Député français de 1945 à 1960, il est élu premier président de son pays, le Sénégal, à l’indépendance de celui-ci (1960). A la tête du Sénégal pendant vingt ans, il entreprend de nombreuses réformes pour en faire un pays moderne et traduit en actions ses idées sur la Négritude (le premier Festival mondial des Arts Nègres est organisé à Dakar en 1966). Il est également soucieux de voir les pays francophones se rassembler dans le partage d’une langue et de valeurs communes. En 1980, il quitte volontairement le pouvoir. Le monde entier rend alors hommage à son œuvre littéraire et à son action politique. En 1983, il est le premier Africain à être élu à l’Académie française : la Négritude, qu’il représente, est reconnue dans toute sa dignité. L.S. Senghor meurt le 20 décembre 2001 à Verson, en France.

     

    Contes et Légendes d'Afrique

     

     

     

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    PRIGIONE

    Ndjock Ngana è nato in Camerun nel 1952. Vive a Roma, dove lavora come operatore interculturale e dove è presidente dell’Associazione KEL’LAM Onlus. E' autore della raccolta di poesie Nhindo nero, Edizioni Anterem, 1994.

     

    Vivere una sola vita
    in una sola città
    in un solo Paese
    in un solo universo
    vivere in un solo mondo
    è prigione.

    Amare un solo amico,
    un solo padre,
    una sola madre,
    una sola famiglia
    amare una sola persona
    è prigione.

    Conoscere una sola lingua,
    un solo lavoro,
    un solo costume,
    una sola civiltà
    conoscere una sola logica
    è prigione.

    Avere un solo corpo,
    un solo pensiero,
    una sola conoscenza,
    una sola essenza
    avere un solo essere
    è prigione.

     

    Gli alunni sono invitati a scrivere una poesia, ispirandosi a quella di Ndjock Ngana, che si intitola LIBERTA.

     

     

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